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  • La controverse du calcul infinitésimal.

       Lorsqu'il s'agit d'instruire le procès de Dieu, à chaque fois le banc des accusés reste  vide. Le présumé coupable de tous nos maux pointe aux abonnés absents. Est-il en fuite ou pis en délit d'inexistence ?  Quoi qu'il en soit les magistrats en sont réduits à le condamner par contumace. Lorsque l’accusé devient accusateur (le fameux Jugement de Dieu), l’arbitraire divin ne prêche pas en sa faveur. Cette accumulation de non-sens tue dans l’œuf l’éclosion de la moindre étincelle de foi chez l’individu le mieux disposé. « Dieu n’existe pas », j'en suis intimement convaincu depuis le début de ma maladie. Et nous le savons bien tous autant que nous sommes. La grandeur de l’homme réside dans son humanité.  Celle-ci contient une part de mystère, d’inexplicable, de magie impossible à transcrire dans un schéma ADN. Nous aspirons tous à nous élever au-dessus de notre animalité, à grandir. Ce désir d’ailleurs, cet appétit de sens, cette soif de créer donne une valeur incomparable à chaque existence. Quand un artiste écrit, peint, ou invente une mélodie sur le clavier de son piano, il a le sentiment de posséder le même pouvoir que le Dieu de la Bible : « La vida es magnifica. El verdadero artista es un creator de vida, es como un dios que maneja el cosmos en su pecho y en sus manos. »

     

  • Apprendre c'est élargir son ignorance.

     

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       « L'ignorance donne de l'assurance » et une attitude de doute devrait être notre principal moteur lorsque nous ambitionnons d’acquérir des connaissances nouvelles. Quelle est l’importance réelle de l’homme dans l’univers ? Nous pourrions retourner la question : Quelle importance aurait l’univers si l’homme n’était pas là pour l’observer ? Qu'apporte au cosmos l'existence d'une conscience qui l'envisage, d'une intelligence qui interprète ses moindres manifestations et d'une autorité qui établit les lois qui le régissent ? Il est évident que l’homme n’est pas apparu par hasard. « Il aurait suffi d’une très minime variante dans les constantes physiques du cosmos pour rendre impossible toute vie sur la Terre [1] ». Alors, quelle valeur accorder à ce que voient nos yeux ou à ce que touchent nos doigts ?  Pas plus que ce que peut permettre notre cécité et notre absence de tact. Nous envisageons l’univers à l’aune de constructions savantes mille fois détruites et rebâties car  le regard que nous portons sur le monde n’est que la projection en trois dimensions de nos infirmités. Depuis Newton,  la science moderne avait cru pouvoir imposer l’infaillibilité de ses méthodes et la véracité incontestable de ses résultats mais Einstein et quelques autres sont passés par là...  D’ailleurs, la tentation est grande pour le scientifique de poser comme préalable à ses recherches des postulats réducteurs plus aisés à développer. Beaucoup instruisent à charge, laissant sur le bord de la route des preuves scientifiquement incorrectes. Un exemple : de nombreux  physiciens ont choisi de considérer que la totalité de la matière contenue dans l’univers était déjà présente lors du big bang originel. En clair, c’est la théorie (et donc le théoricien) qui décide d’abord de ce qui est observable. Alors, n’ayons pas la prétention de croire qu’il existe un monde  objectif  et que nous pouvons en expliquer les mécanismes. Le scientifique ne peut qu’accumuler des hypothèses successives abandonnées lorsqu’un fait nouveau les contrarie. Ayons à l’esprit que la notion d’atome a été formulée pour la première fois par un philosophe de la Grèce antique (Empédocle). Ainsi, le concept de la structure atomique ne procédait pas d’observations ni d’expériences scientifiques mais d’une intuition. Se limiter à observer un phénomène physique ou à concevoir une théorie, c’est gesticuler entre quatre murs et cela équivaut « à expliquer une énigme par un mystère [2]». De plus, le fait scientifique doit tenir compte que  ce qui est observé  subit une interaction avec l’observateur  pouvant aller jusqu’à en changer la nature même. La perception quotidienne du monde qui nous entoure est certainement la plus illusoire de toutes car pleine d’inexplicable. Notre science est bancale parce qu’elle « est profondément ancrée dans les concepts communs acquis pendant notre enfance ou nés avec nous et utilisés dans la vie quotidienne [3]». Alors apprendre, c’est augmenter son ignorance et en élargir l’horizon. C’est tout ce que l’homme a fait jusqu’à ce jour  mais il n’est pas impossible, qu’à force de l’élargir, l’horizon ne finisse par atteindre quelque réalité.

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    [1] Rémy Chauvin (biologiste) in  L’avenir de Dieu, Editions du Rocher.

    [2] E. Wigner, prix Nobel de Physique en 1963.

    [3] Id.

  • La lumière vivante des étoiles mortes.

     

       Ce n'est plus un secret pour personne et encore moins pour les astronomes, être immortel c'est demeurer visible aux yeux de tous ceux qui naîtront après nous. Et je n'ai pas cité les astronomes en vain, eux qui scrutent l'intimité des galaxies afin de capter la lumière fossile d'astres morts depuis des milliards d'années. Car ce que l'homme voit dans son télescope ce n'est pas l'étoile qui a explosé il y a des lustres mais le rayon de lumière que sa désagrégation a propagé dans le vide sidéral d'un univers en expansion. Ainsi, si nous admettons comme vérité fondatrice que la matière ne meurt jamais grâce à l'énergie qui s'en dégage, nous ne pourrons pas faire autrement que d'accepter l'idée que l'homme, comme tous les animaux, comme toutes les plantes et comme tous les minéraux, est immortel puisque l'énergie qui se perpétue au delà de la courte parenthèse de son existence permettra d'en conserver une trace à tout jamais. Pourquoi n'apprendrions-nous pas, un jour, à comprendre ?  Ce n'est pas parce que nous ne savons pas expliquer une réalité qu'elle n'existe pas ! Tout ne se mesure pas à l'aune du savoir humain.