Toi qui le pinceau à la main
Apprivoise le vol des satellites
Et dénoue les lignes géométriques
Des horizons lointains
Toi qui vêtue de vent et de fer
Combat à mains nues
Les anges venus des enfers
Sans avoir peur de l’inconnu
Toi que j’ai rêvée en pleine lumière
Une nuit où l’orage grondait
Toi qui n’as que faire
Des titres de propriété
Toi trace éphémère
Dans le ravissement comme dans l'effroi
Toi gorgée de lumière
Bue dans le désert comme dans le froid
Toi éprise de soleil et d’espace
Tu ouvres grand tes fenêtres
Tu ouvres grand tout ton être
A l'ouragan qui passe
Toi coupée en six
Devant cette lune entière
Tu vois à tous les solstices
S'ouvrir l'écorce de la terre
Moi qui ne savais rien de toi
Avant ce jour béni entre tous
Je viendrai ce soir rêver sous toi
Roulé dans ton odeur de pamplemousse
Devons-nous parler devons-nous nous taire
Nos lèvres mêlées nos corps enlacés
Plus bavards que nous feront à l’univers
Le récit de cette prodigieuse épopée